NOTE D'INTENTION

Un silence brisé. Un passé qui hante. Une lumière vacillante dans les ténèbres. Chaque jour, des vies sont marquées par l’indicible, des existences fracturées par des blessures invisibles. Ces cicatrices s’étendent dans le temps, inscrivant leur douleur dans les gestes et les silences. Comment survivre à l’insurmontable ? Fuir les ombres ou leur faire face ? Ceux qui choisissent le silence finissent par devenir les spectateurs d’une douleur insidieuse, qui s’immisce dans chaque recoin de leur existence. “Samy” est l’histoire de ce combat, de cette quête de réconciliation avec un passé enfoui.

Aux origines du mal

Plonger dans cette histoire, c’est accepter de marcher au bord du précipice. L’inspiration de ce film ne vient pas de l’imaginaire, mais de récits vrais, de fragments de vies brisées. En recueillant ces témoignages, j’ai découvert une vérité brute : la peur ne disparaît jamais vraiment. Elle sommeille, en attendant son heure. Dans “Samy”, nous suivons Marion dans un voyage intérieur où chaque pas vers la lumière est une lutte contre la noirceur qui l’entoure et qui la dévore. Au bout du chemin, un visage oublié : celui d’un être perdu dans l’ombre, espérant être retrouvé.

Un labyrinthe mental

L’histoire de Marion se déroule comme une descente vertigineuse dans un monde où les frontières entre le réel et l’inconscient se brouillent. Chaque étape de son voyage la ramène à une version fragmentée d’elle-même, à des souvenirs déformés par la douleur. La narration alterne entre une réalité crue et des séquences oniriques, presque surréalistes. Le spectateur est invité à perdre pied, à douter de ce qu’il voit, jusqu’à ce que Marion confronte la vérité enfouie. Ce n’est qu’en affrontant ce qu’elle a toujours fui qu’elle pourra transformer sa douleur en force, et sa peur en renaissance.

Un langage visuel et sonore en tension

L’esthétique de “Samy” est un miroir de son évolution intérieure. Tout commence dans un univers austère : un noir et blanc oppressant, sans chaleur ni espoir. La lumière semble froide, presque clinique, reflétant un contrôle factice que Marion croit avoir sur sa vie. Puis, la couleur s’infiltre progressivement. Des tons bleu-vert évoquent l’introspection, un état suspendu entre la sérénité et l’angoisse. Enfin, les teintes rouges et dorées explosent à l’écran, symbolisant le chaos émotionnel, mais aussi la vie qui renaît des cendres.

La bande-son est conçue pour frapper au cœur. Des bruits sourds, des grincements, des acouphènes viennent troubler le silence, capturant l’état psychologique de Marion. La dissonance musicale dialogue avec des moments d’harmonie éphémère, reflétant son combat entre désespoir et espoir.

Une mise en scène intime et viscérale

La caméra est un témoin silencieux, captant la vérité brute des émotions. Avec une équipe réduite et des objectifs adaptés à la lumière naturelle, l’immersion est totale. Les acteurs évoluent dans un cadre minimaliste, où chaque geste, chaque regard prend une intensité déchirante. L’authenticité est la clé : “Samy” ne triche pas, il expose, il explore, il confronte.

Une œuvre influencée par le vertige du réel

Dans ce film, je veux convoquer l’atmosphère oppressante et l’intensité psychologique de Xavier Legrand dans Jusqu’à la garde, mêlée à la subtilité surnaturelle de M. Night Shyamalan dans Le 6ème sens. Comme James Wan, je cherche à capturer la peur dans ce qu’elle a de plus viscéral : une tension qui s’infiltre doucement, jusqu’à devenir insupportable. “Samy” ne se limite pas à une exploration du trauma ; c’est une plongée dans les abîmes de l’âme humaine.

Un voyage bouleversant

“Samy” est une histoire d’ombres et de lumières, de dévastation et de reconstruction. Inspiré de vies réelles, ce film est un cri étouffé qui trouve enfin sa voix. Entre horreur psychologique et drame émotionnel, il explore les méandres de la résilience.

À travers Marion, c’est une vérité universelle qui se révèle : nous portons tous des cicatrices invisibles. Mais au cœur des ténèbres, une étincelle de lumière persiste toujours, prête à illuminer ceux qui osent la chercher.